Le travail et le jeu

Publié le par . Spoil

Que fait un enfant sur la plage? Il construit, il s'acharne sur son sable qui sèche à vue d'œil, il imagine, il invente, il créé. Qu'il est beau de voir avec quelle application, quelle justesse, quelle rigueur, quelle finition il ajuste sa construction.

La question est : joue-t-il ou travaille-t-il?

Le travail et le jeu sont souvent opposés, l'épistémologie du mot travail l'oppose au plaisir et le jeu l'en rapproche inexorablement. Pourtant quand on observe ce chérubin il serait difficile de distinguer et de nommer son activité. Serait-ce le jeu le propre de l'homme ou bien serait-ce le travail? Et si la question ne se posait pas?

Je pense que ce distinguo a priori est simplement dû à la sémantique associée puisque les mots sont si lointains mais le constat si fédérateur.

Dans ce cas, le travail est un jeu et le jeu un travail, conception peu aisée vue les contraintes linguistiques inhérentes à la pensée humaine.

 

Ce raisonnement, peut-être fossé par avance par le biais d'une fausse logique, nous amène au plaisir au travail. Je pense qu'on ne peut faire carrière dans un domaine qui ne provoque pas en nous les mêmes sensations que le fait le jeu. J'entends certains dire que je pense qu'aux tâches intrinsèquement valorisantes supposant une démarche attractive et non répétitive. Remarque judicieuse, me direz-vous, je ne sais pas puisque toute tâche, même ingrate, possède sa logique, son cadre, son cercle de compétences, ses valeurs, ses finesses et son savoir-faire. Les capacités et les motivations individuelles de chacun prédisposent tout individu vers sa propre complétude et donc sa propre activité.

Par ce biais je considère donc une part encore plus importante de fonctions professionnelles mais le capitalisme et la productivité ont charrié leurs lots de tâches inhumaines et inconcevables. Comment penser à jouer dans ce carcan avilissant et défiant la condition humaine? Dans ce cas, le plaisir des sens et de l'esprit est ailleurs, hors des lieux de travail qui est alors considérer comme un mal nécessaire de notre société. J'aimerais de tout mon cœur que ceux qui subissent leur profession tente de s'évader dès la sortie de l'usine, à l'instant où la pointeuse à oblitérer leur passeport social, leur laisse inhumaine. J'aimerais ne plus voir cette population d'opprimés se gâcher la vie pendant leur temps de récupération. (Je ne dis pas cela uniquement parce que ce sont parfois les mêmes qui pourrissent la mienne.)

Oubliez ce corps las et usé par la tâche, ouvrez les portes de l'esprit, même au prix d'être guidés par ces tortionnaires libéraux qui vous exploitent toute la semaine mais qui savent transcender leurs sens vu qu'ils s'y entraînent toute la semaine. N'oubliez pas, mesdames, messieurs, même s’il est difficile et ardu que l'échappatoire existe, que l'exutoire est à portée de mains, que la sérénité et l'harmonie que vous y trouverez se transmettront nécessairement à votre entourage. Lancez, je vous en prie, cette dynamique salutaire et n'oubliez pas "la culture n'écrase pas, c'est un tapis volant" (Claude Doneton).

Publié dans Pastiches

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J
Tu aurais du d'abord donner ta définition du travail. D'une façon générale, j'ai l'impression que la plupart des gens qui ne font que des tâches "alimentaires" considèrent que le travail est un fléau : on travaille pour gagner de l'argent et pouvoir vivre décemment, quitte à faire n'importe quoi si c'est mieux payé. Le travail, c'est alors quelque chose d'ennuyeux et d'obligatoire, et en faire le moins possible pour le plus de profit devient l'objectif.<br /> Lorsqu'on occupe des fonctions de responsabilité, ou qu'on arrive à choisir ce qu'on aime faire réellement, c'est très différent : on se donne à fond, parce qu'on aime ça, ou parce que de notre travail a de l'influence sur la vie des autres. <br /> Le loisir, par contre, c'est ce qu'on fait bénévolement et hors de tout contexte rémunérateur. C'est la culture, les associations de toute nature, la pétanque ou la lecture, etc.<br /> A bientôt !<br /> Jean-jacques
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